Trop bien mais trop court

Au travers de leur comédie rap dans la langue de Molière, les trois MC s’insurgent sourire béant et mettent face à face second degré et réalité. Ils nous donnent une musique à scander, à danser ou à débattre en faisant entrer le rap dans des contrées où personne n’avait encore jamais empoigné un micro. Les clermontois ont en effet déjà sillonné la France, la Belgique et la Suisse avec plus de 240 concerts et 2 EP en 5 ans ! « Trop bien mais trop court ». Le titre suffit à planter le décor ! Toute la dérision et l’humour de NAOUACK condensés dans les 10 titres d’un premier opus soigné, bande son d’un road-movie hilarant et dansant. On y verra les plus jeunes se déhancher, les amoureux du hip-hop hocher la tête et les plus anciens sourire. Leurs textes ont digéré l’ironie de notre société. Dénonçant, ouvrant à l'émotion, à la tendresse, au fantasque jusqu’à la rage dénonciatrice, jamais ils n’abaissent leurs mots ! Ils ne ratent pas non plus une occasion de plonger dans l’ego-dérision. Au volant du bolide sur la majorité des titres, on retrouve un duo de Mc avec d’un côté, le timbre guttural d’un révolutionnaire bienveillant, Mr Vin’s, et de l’autre, la contestation nasillarde d’un amuseur caustique pour Mc Yacé. Ces deux rappeurs partagent leur vision controversée de l’Homme et de ses travers. Wizz quand à lui pose son flow d’infatigable geek utopiste. Beatmaker, c’est également lui qui a façonné toutes les compositions avec l’aide de leur indissociable Maître Gums, co-compositeur et mixeur de cet album. Un univers sonores aux accents trap, jazzy ou boom-bap, terriblement moderne à découvrir sur ce premier album Trop bien… mais trop court.